Categoría: Investigación en Problemáticas Sociales
Artículo de reflexión
L’echec social et economique du socialisme au Venezuela au XXIe siecle
Felipe Castellanos Suárez1, Michael Pierre Delannoye2
1. Étudiant, Gimnasio Campestre
2. Tuteur, Gimnasio Campestre
Correspondencia para los autores: castellanos.felipe@hotmail.com, mdelannoye@campestre.edu.co
Reçu : Mai 3, 2023
Accepté : Mai 12, 2023

RÉSUMÉ
RESUMEN
ABSTRACT
Cette étude académique examine l’échec du socialisme au Venezuela au 21ème siècle. Tout au long de ce document, les raisons de cet échec seront analysées, en particulier l’approche du gouvernement vénézuélien concernant l’élaboration et la mise en œuvre de nouvelles propositions, avec l’impact de la conscience des citoyens vénézuéliens sur la mise en place d’un modèle socialiste calqué sur celui mis en place au sein d’autres gouvernements. L’étude montrera que le modèle socialiste dirigé par Chavez a cherché à restructurer le Venezuela et a donné la priorité aux objectifs politiques plus que les droits de l’homme. Certains facteurs, comme la désignation des citoyens riches comme ennemis, la modification des symboles patriotiques et l’appropriation d’entreprises privées, ont également contribué à l’échec du modèle. L’étude conclura que l’un des facteurs clés de l’échec du socialisme au Venezuela étant l’incapacité d’adapter un modèle externe à la transition civilisationnelle de la culture locale. La présente recherche a pour but d’apporter une contribution importante au secteur de la science politique en soulignant le rôle des citoyens latino-américains dans l’adoption de nouveaux modèles politico-économiques dans la région.
Mots clés : Venezuela, socialisme, culture, civilisation, système politique, déclin économique.
Este estudio investiga el fracaso del socialismo en Venezuela durante el siglo XXI. Busca analizar las razones de este, incluyendo el enfoque del gobierno al desarrollo y ejecución de nuevas propuestas, junto con el impacto de la conciencia venezolana en el éxito de un modelo socialista externo. El estudio concluye que el modelo socialista liderado por Chávez pretendía reestructurar Venezuela y priorizar los objetivos políticos sobre los derechos humanos; siendo un ejemplo primordial de lo anterior factores como etiquetar a los ciudadanos ricos como enemigos, modificar los símbolos patrios o la apropiación de empresas privadas. El estudio concluye que un factor clave del fracaso del modelo político en Venezuela fue la incapacidad de adaptar un modelo externo a la transición civilizacional de la cultura local. La investigación hace una contribución al campo de la ciencia política al arrojar luz sobre el papel de los ciudadanos latinoamericanos en la adopción de nuevos modelos político-económicos en la región.
Palabras clave: Venezuela, socialismo, cultura, civilización, sistema político, declive económico.
This academic study investigates the failure of socialism in Venezuela during the 21st century. It analyzes the reasons for the aforementioned failure, including the government’s approach to developing and executing new proposals, and the impact of the Venezuelan consciousness on the success of an external socialist model. The study found that the Chavez-led socialist model aimed to restructure Venezuela and prioritize political objectives over human rights. Factors such as labeling wealthy citizens as enemies, modifying patriotic symbols, and appropriating private enterprises also contributed to the failure. The study concludes that a key factor in the failure of socialism in Venezuela was the inability to adapt an external model to the local culture’s civilizational transition. The research makes a valuable contribution to the field of political science by shedding light on the role of Latin American citizens in adopting new politico-economic models in the region.
Key words: Venezuela, socialism, culture, civilization, political system, economic decline.
Le socialisme est un système économique et politique populiste basé sur la propriété publique

INTRODUCTION ET INFORMATION GÉNÉRALE
Description du problème
Le socialisme est un système économique et politique populiste basé sur la propriété publique (aussi connue sous le nom de propriété collective ou commune) des produits et services. Ces ressources incluent les machines, les instruments et les fabriques qui sont utilisés pour produire des biens destinés à satisfaire directement les exigences humaines (Kenton, 2022). [5] Sa conception fondamentale a été développée par Karl Marx et Vladimir Lénine, mais au cours de l’histoire, plusieurs variantes ont été élaborées pour s’adapter au modèle économique, politique et social de chaque nation qui la pratique. Ce modèle peut être analysé à partir de l’approche vénézuélienne, objet du présent texte, un modèle qui a indiscutablement été un échec ; le texte suivant tentera d’expliquer les raisons de l’échec imminent de ce modèle.
La mise en place de ce modèle politique a conduit le pays sud-américain à un déclin constant, avec des problèmes politiques de plus en plus graves aggravés par une hyperinflation explosive, des crises d’électricité et des manques de nourriture et de médicaments (BBC News, 2021). [10] On peut s’interroger sur les raisons de l’échec d’un système au sein d‘un pays et malgré la prospérité que ce dernier a pu apporté dans d’autres (certains sont cités en exemple), étant entendu que les promesses du modèle vénézuélien étaient grandes. L’échec du modèle s’explique par le fait que la civilisation ne peut pas être réorganisée en fonction d’un nouveau modèle politique sans considération de son passé culturel.
Question de recherche
Quels sont les facteurs qui ont entraîné l’échec social et économique du socialisme au Venezuela au XXIe siècle ?
Objectif général
Déterminer les facteurs qui ont entraîné l’échec social et économique du socialisme au Venezuela au XXIe siècle.
Objectifs spécifiques
- Établir les prémisses selon lesquelles le socialisme est considéré comme un modèle échoué au Venezuela.
- Procéder à une clarification théorique et conceptuelle du socialisme.
- Définir les mises en œuvre du socialisme en question.
- Contextualiser l’histoire politique du Venezuela.
- Comparer l’avant et l’après des aspects en question.
- Tirer des conclusions sur les causes de l’échec du modèle politique en question.


Justification
Je considère cette recherche nécessaire car il me semble pertinent d’analyser les conditions à travers lesquelles un gouvernement élabore des propositions nouvelles et les raisons pour lesquelles l’environnement modifie la manière dont ce gouvernement est exécuté. Je suis curieux de découvrir les différences entre l’environnement latino-américain et l’environnement européen et si celles-ci sont effectivement si radicales qu’elles permettent de prévenir le développement d’une nouvelle approche gouvernementale. Enfin, cette recherche relève un certain degré d’importance pour notre propre contexte (qui est la raison principale pour laquelle je souhaite la réaliser), car j’ai le désir d’expliquer les conditions qui provoquent l’échec des nouveaux gouvernements en Amérique latine, ou, en autres termes, le rôle que les citoyens latino-américains possèdent dans l’approche socialiste dans la région.
Pourquoi en français ?
Tout d’abord, je pense qu’il est important d’exprimer mon opinion subjective et personnelle sur mon choix d’écrire ce texte en français. J’ai choisi d’écrire en langue française avant tout par choix, me proposant un défi personnel pour le développement de mon niveau dans un cadre plus académique, ce qui représente également un grand défi scolaire (mon baccalauréat dépend de ma capacité à écrire un texte académique avec un bon niveau de français).
Cependant, les raisons pour lesquelles j’ai décidé d’écrire ma monographie dans une langue autre que l’anglais ou l’espagnol ne sont pas seulement associées à mes intérêts individuels. Hugo Chavez est devenu le chef du gouvernement du Venezuela en 1999 après la « Révolution Bolivarienne ». Il a mis en place une structure politique dictatoriale basée sur les principes et les idées du Libertador Simon Bolivar. Mais il y avait une particularité dans le gouvernement de Chavez : un modèle socialiste focalisé sur les droits de l’homme ; des modèles similaires à ce gouvernement ont seulement été formulés par des penseurs européens du XVIIIème siècle. Postérieurement, je développerai davantage les inspirations de Chavez pour la mise en place du modèle, mais pour cette partie, il est nécessaire de comprendre que, mis à part quelques exceptions, la théorie du modèle « chaviste » des droits de l’Homme, a été basée principalement sur des idées imaginées par des penseurs francophones comme Montesquieu ou Rousseau.
Comme conséquence de tout ce que j’ai mentionné précédemment, et aussi à cause de la brève comparaison que je vais faire avec des pays qui ont mis en place un modèle socialiste fonctionnel (comme la France ou la Suède), il est pertinent de faire cette recherche complètement en français, comprenant également un rappel des sources et des articles académiques multilingues.
CADRE DE RÉFÉRENCE
Theorie socioculturelle
Dans la construction des sociétés, ce sont les cultures elles-mêmes qui construisent les aspects de leur civilisation et en aucun cas l’inverse. Cette idée repose sur une série de postulats qui expliquent la manière dont une culture développe sa civilisation en raison de ses croyances et, par conséquent, explique la différence évidente entre les civilisations comme une conséquence de la divergence de leurs itinéraires culturels. En d’autres termes, selon la théorie historico-philosophique d’Enrique Dussel, il faut tenir compte d’une multitude de facteurs pour réaliser un projet externe dans un nouveau contexte culturel (que ce soit en termes politiques ou sociaux), rendant ainsi sa reproduction réussie presque impossible. Selon lui, il est infiniment plus pertinent de prendre en compte certains référents externes afin de développer un modèle complètement réformé qui s’adapte à ce que la culture propose. Selon Dussel,
« chaque culture (Kultur) a sa propre civilisation (Zivilisation). Pour la première fois, ces deux mots – qui désignaient jusqu’ici une vague distinction éthique de nature personnelle – sont pris ici dans un sens chronologique, comme l’expression d’une succession organique stricte et nécessaire. La civilisation est le destin inévitable de toute culture » (Dussel, 1966). [13]


Culture et civilization
« Culture » et « civilisation » sont des concepts qui convergent et s’entremêlent fréquemment. C’est pourquoi il est nécessaire de définir ces termes avant de développer le texte. Heinrich Rickert, philosophe allemand du début du siècle dernier, indique que la culture est « l’ensemble de ce qui naît de lui-même, s’origine de lui-même et se donne à sa propre croissance », c’est-à-dire qu’elle est tout ce qui existe, qui a une valeur déterminée (non monétaire), et que sa valeur dépend de sa nature. En d’autres termes, les manifestations des réalisations intellectuelles humaines sont considérées comme culturelles dès lors qu’elles sont considérées sous une valeur collective (Mora, 1956). [16]
Afin de comprendre ce qui est établi comme culture, il est également important de considérer la position du philosophe américain James Feibleman, « il existe une théorie de l’être, propre à chaque culture, implicite (ou partiellement explicite) dans les paroles et les actes de ceux qui participent à la culture ». [1] En d’autres termes, chaque culture a également des implications sur (ou dans certains cas détermine) la façon dont les gens agissent (Bateson & Feibleman, 1947). [1]
En termes de civilisation, on peut considérer la pensée de R. Mukerjee, un éminent penseur et sociologue indien moderne : « la civilisation comprend l’échange dynamique ou la ‘transaction’ entre trois entités – la nature humaine, les valeurs et l’environnement (le physique et l’idéal) » (Mukerjee, 2014). [7] En termes moins abstraits, les civilisations consistent en un processus par lequel une société atteint un état de développement et d’organisation socioculturels.
Selon ces idées, la civilisation est comprise comme un processus et la culture comme une manifestation déterminante. Dussel, qui combine les deux concepts, explique un modèle selon lequel le processus naît de la manifestation. Comme il est mentionné antérieurement, une civilisation est considérée comme telle lorsqu’elle atteint un état de développement culturel, c’est-à-dire que les approches culturelles doivent exister avant l’établissement d’une civilisation.
Contexte historique
En ce qui concerne le contexte vénézuélien, Enrique Dussel apporte une observation importante sur la nature sociale du pays bolivarien en raison de son histoire. « Même les cultures secondaires ─ comme les Chibcha ─ ou les plus primitives, seront toujours le socle sur lequel reposeront nombre de comportements actuels du monde rural ou urbain populaire » (Dussel, 1966). [13] Il est important de comprendre qu’en Amérique latine, contrairement à l’Europe, il existe une grande influence indigène sur les comportements socioculturels en raison des modes de vies des peuples précolombiens qui ont précédé la société contemporaine. C’est-à-dire que de nombreuses dynamiques de fonctionnement, ainsi que le développement de certains aspects dans les pays d’Amérique latine, sont apparus de cette manière en raison de ces fondements culturels et sociaux.


Approches socialistes
Le socialisme a commencé à s’imposer comme une idéologie structurelle après le XVIIIème siècle, en réponse à l’expansion du système capitaliste. Il présentait une alternative visant à améliorer les conditions de la classe ouvrière (issue de la révolution industrielle) et à créer une société plus égalitaire. En mettant l’accent sur la propriété publique des moyens de production, le socialisme contrastait fortement avec le capitalisme, fondé sur un système de marché libre et la propriété privée (Ormerod, 2008). [8]
Le socialisme de Marx
« … lorsque la subordination asservissante des individus à la division du travail aura disparu, et avec elle l’opposition entre travail intellectuel et travail manuel ; lorsque le travail ne sera pas seulement un moyen de subsistance, mais la première nécessité vitale ; lorsque, avec le développement des individus sous tous ses aspects, les forces productives s’accroîtront aussi et que jailliront les sources de la richesse collective, alors seulement l’horizon étroit du droit bourgeois pourra être complètement dépassé, et la société pourra écrire sur sa bannière : A chacun selon ses capacités, à chacun selon ses aptitudes, et à chacun selon ses capacités : De chacun selon ses capacités ; à chacun selon ses besoins ! » (Marx, 1891). [14] Karl Marx est le philosophe et théoricien politique qui a posé les bases du socialisme en observant que la société était composée de classes. Son objection au capitalisme reposait sur la prémisse suivante : lorsque certaines classes contrôlent les moyens de production, elles peuvent utiliser ce pouvoir pour exploiter la classe ouvrière.
Dans le Manifeste communiste, Marx et Engels affirment que le « socialisme scientifique » ne peut être instauré que sur la base d’une lutte des classes révolutionnaire, dans laquelle les travailleurs sont vainqueurs. « Tremblez, si vous voulez, les classes dirigeantes, à la perspective d’une révolution communiste. Les prolétaires, avec elle, n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont, par contre, tout un monde à gagner » (Marx & Engels, 1969). [15] Le modèle a également donné lieu à l’émergence de variantes théoriques du socialisme, comme celle proposée par Heinz Dieterich dans Le socialisme du XXIe siècle. [3]
Le socialisme du Venezuela
En raison de l’influence extérieure généralisée sur l’économie vénézuélienne, de l’agitation sociale et de la recherche de réformes politiques, Hugo Chávez, le président vénézuélien, s’est tourné vers les fondations marxistes réformées pour formuler une proposition gouvernementale pour le pays.
« Son centre d’inspiration [du marxisme au Venezuela] tournait autour de l’unité des Vénézuéliens contre l’autocratie interne, de l’unité de l’Amérique latine contre la politique impérialiste des États-Unis d’Amérique et de l’organisation et de la formation des masses pour qu’elles se gouvernent elles-mêmes et détruisent les relations d’exploitation que l’oligarchie imposait à la majorité des Vénézuéliens» (Morán Beltrán et al., 2005). [6]
Après la mise en œuvre de la constitution vénézuélienne en 1999 (un processus de réformes sociales appelé Révolution bolivarienne), Chávez a appliqué trois politiques principales basées sur les idées avancées par Heinz Dieterich Steffan dans sa proposition socialiste du XXIème siècle (Dieterich Steffan, 1996), [3] parmi lesquelles la nationalisation généralisée de l’industrie privée, le contrôle de la monnaie et des prix ainsi que l’expansion des programmes d’aide sociale. Ce sont (en principe) des idées qui se rapportent à l’effort de Dieterich pour déradicaliser les approches marxistes, tout en résolvant les difficultés communes des gouvernements latino-américains (Di Martino, 2019). [11]


CADRE METHODOLOGIQUE
Le cadre méthodologique de ce document nous permet de délimiter l’approche à partir de laquelle seront déterminés les facteurs qui ont conduit à l’échec social et économique du socialisme au Venezuela au XXIème siècle. Celle-ci intègre les composantes nécessaires à l’analyse de l’objet d’étude ; dans ce cas, les faits historiques qui relatent la mise en œuvre du modèle socialiste dans le Venezuela d’Hugo Chávez.
En ce qui concerne le type de recherche, il s’agit d’une dynamique interprétative et non expérimentale, c’est-à-dire qu’elle ne s’appuie pas sur des éléments mesurables ou expérimentaux pour résoudre le problème ; elle consiste en une analyse théorique basée sur les faits historiques exposés dans le cadre de référence (ainsi que ceux qui seront exposés dans le développement du texte). Par conséquent, l’approche est purement qualitative et consiste en une déconstruction théorique et en une étude factuelle du Venezuela. Il s’agit donc d’une étude de cas (avec une portée explicative) dont l’objectif est d’analyser la mise en œuvre du socialisme au Venezuela ainsi que les raisons de son échec.
Pour le développement de l’ensemble de la recherche, une série de catégories d’analyse doit être prise en compte. Les catégories présentées permettront de délimiter clairement la relation de l’information avec le problème de recherche et d’éviter que l’information ne s’étende trop (ou ne s’écarte de l’objectif de recherche) :
Théorie générale de la culture et de la civilisation.
Cette théorie propose de développer la relation entre les deux concepts ainsi que les problèmes que peut engendrer la confusion de ces derniers dans l’étude de cas.
Conditions socioculturelles, politiques et économiques au Venezuela en 1999.
Elle a pour but d’expliquer les conditions dans lesquelles le nouveau modèle politique a été établi, et laissera place à une analyse contextuelle.
Événements politiques au Venezuela en 1999.
Décrypter la mise en œuvre du modèle et sera précédé par le contexte. Cela permettra de comprendre le modèle en question avant de le qualifier d’échec.
Échec du modèle socialiste au Venezuela en termes politico-économiques.


Échec du modèle socialiste au Venezuela sur le plan social
Les deux exemplifications de l’échec sont séparées consciemment parce qu’il est nécessaire de délimiter si l’exemple de l’échec est quantifiable ou s’il s’agit éventuellement d’un exemple de perception, et permettra de classer les faits généraux pour le développement d’assertions.
Il est important de noter que ce projet de recherche ne fera pas appel à des instruments de collecte de données. Toutefois, un processus rigoureux de validation et d’examen des sources d’information sera pris en compte, puisque toutes les informations à utiliser pour le développement de la recherche proviendront de ces dernières. La conception de la recherche consiste en une approche par étapes (techniques, outils et méthodes) présentée à continuation :
- Le cas (le socialisme au Venezuela) est sélectionné et son objet d’étude (pourquoi il a échoué) est délimité.
- L’absence d’intervention du chercheur dans ce cas est considérée et une question de recherche est établie sur la base du cas et de l’objet d’étude.
- Un travail de rassemblement des sources est effectué une fois que les informations nécessaires à rechercher ont été définies.
- Avant d’utiliser les sources, il est nécessaire de vérifier que ces dernières proviennent d’un auteur sans prédispositions et que les informations sont suffisamment diverses afin de réaliser un projet de recherche équilibré.
- Les informations trouvées sont caractérisées et déterminées en fonction de leur utilité afin d’éclaircir le problème.
- L’utilisation d’un document sous forme de diagramme pour organiser les données caractérisées qui servira de référence pour l’élaboration du texte lui-même.
- Les informations trouvées sont analysées et interprétées.
- Des conclusions pertinentes sont établies en considérant l’objectif initial.
- Les étapes du projet sont identifiées et établies et les conclusions obtenues dans chacune d’entre elles sont expliquées.
RESULTATS ET DISCUSSION
En raison de la nature actuelle du projet de recherche, il est important de comprendre que, de la même manière que les essais et articles académiques (principalement) vont être utilisés pour justifier le projet, il sera également nécessaire d’utiliser des articles journalistiques pour raconter les faits. Également, des instruments de traduction en ligne ont été utilisés pour traduire les citations. Ces outils permettent de comprendre une analyse moins orientée sur la compréhension et la perception de l’auteur et davantage basée sur l’objectivité.
Theorie generale de culture et civilisation
Pour commencer, il est nécessaire de comprendre la pertinence du concept de civilisation dans ce contexte.
« Notre objectif est de rendre compte de la totalité humaine, c’est-à-dire de prendre l’évolution historique dans sa structure unitaire et universelle. En ce sens, nous serons obligés d’étudier les différentes cultures afin d’y discerner des éléments qui nous permettront de généraliser certaines composantes qui transcendent (…) » (Dussel, 1966, p. 19). [13]
C’est exactement sur ce point que Dussel argumente le propos central du texte : il est impossible de contextualiser la totalité d’une civilisation sans appréhender une analyse complète de la civilisation et de tout ce qui la compose. Il est important, dans le contexte d’une étude de ce type, de ne pas omettre la thématique de la recherche et de la prolonger de manière injustifiée, il est essentiel de considérer tous les facteurs possibles (sociaux, économiques ou politiques) qui ont conduit l’humanité dans une région particulière à se développer ou à avancer d’une manière ou d’une autre. De plus, dans l’exemple particulier du gouvernement Chavez, il est clair qu’une civilisation ne peut être mise en œuvre de la même manière dans deux cultures différentes.


Il est également nécessaire de développer le concept de culture : « il existe une théorie de l’être propre à une culture, implicite (ou partiellement explicite) dans les paroles et les actes de ceux qui participent à cette culture » (1947, p. 428). [1] Bateson et Feibleman expliquent que la culture est un élément de représentation collective de la réalité et que, en conséquence, le comportement et la langue dépendent de la culture à laquelle la personne participe. Il s’avère que ces éléments (spécialement le comportement culturel) sont les outils d’une civilisation pour comprendre ces réalités et ainsi la ‘vérité’ construite par les membres d’une civilisation comme le Vénézuélien, ne peuvent pas s’approprier d’une réalité étrangère à la leur.
Mukerjee explique la création d’une civilisation avec trois ‘entités’ : la nature humaine, les valeurs et l’environnement. [7] La combinaison de ces entités permet à la société de se développer et de s’organiser sur le plan socio-culturel. Dans ce cadre, un groupe est caractérisé comme civilisé au moment où la priorité passe de la survie au progrès.
Relation des faits : conditions socio-culturelles, politiques et économiques á venezuela pendant l’année 1999 et succès politiques de l’année 1999 au venezuela après la révolution bolivarienne
On peut se questionner sur la pertinence de parler de survie dans le contexte Vénézuélien. « Même les cultures secondaires – comme celle des Chibcha – ou les plus primitives, seront toujours le socle sur lequel reposeront nombre de comportements actuels du monde rural ou du monde urbain populaire. » (Dussel, 1966, p. 15). [13] Il est important de comprendre qu’en Amérique latine, contrairement à l’Europe, il existe une grande influence autochtone dans le secteur socioculturel à cause des origines du mode de vie précolombienne qui ont précédé la société contemporaine. En d’autres termes, beaucoup de dynamiques de fonctionnement et l’évolution de certains aspects dans les pays d’Amérique latine, sont le résultat des fondements culturels et sociaux du passé. Beaucoup d’aspects qui ont été développés en Europe (par exemple les droits de l’homme envisagées par Montesquieu ou Rousseau), restent à concevoir dans les mises en œuvre gouvernementales d’Amérique latine.
« La conscience historique très aiguë de l’Europe occidentale s’oppose à l’inconscience des Amérindiens, dont l’histoire est comme un rêve » (Morente & Spengler, 1918, p. 135). [17] D’un point de vue objectif, Morente et Spengler présentent la culture et la civilisation européenne et latino-américaine comme étant opposées de manière générale. En particulier, ils indiquent que les histoires de l’Europe et de l’Amérique latine ne doivent pas être considérées selon les mêmes critères, car leur “conscience historique” est complètement opposée.
En sautant de l’époque précolombienne à l’époque contemporaine, on doit comprendre les conditions dans lesquelles le Venezuela était organisé avant l’arrivée de Chávez au pouvoir.
« Dans les années 1970, notamment sous le premier gouvernement Pérez, le Venezuela avait bénéficié d’un boom pétrolier qui permettait des dépenses sociales importantes. […] Mais dans les années 1980, cette aubaine a pris fin. Les prix, le chômage et la dette publique ont commencé à augmenter. […] Peu après que Pérez ait mis en place ses réformes, une révolte populaire a éclaté à Caracas, où il y a eu des manifestations de masse et des pillages. […] Le président a suspendu plusieurs garanties constitutionnelles et, ‘pour se sauver lui-même et son gouvernement, il a fait descendre l’armée dans les rues avec l’ordre de tuer’ » (Olmo, 2018). [12]
Il implique également que les promesses de la révolution bolivarienne ont semblé être un élément de sauvegarde pour le peuple ; en réalité, le Venezuela se trouvait dans un état de récession économique et d’instabilité sociale grave. L’indignation suscitée par la réponse des gouvernements précédents a été l’une des raisons qui ont alimenté le soutien renforcé à Chávez. On a vu dans l’histoire que bien souvent, lorsqu’un aspirant politique profite de la fragilité de la nation pour gagner le support initial du peuple en implémentant un modèle révolutionnaire, son action semble être une libération : Hitler, Lénine, Castro.


Le modèle d’accumulation du capital qui a été à l’origine de la croissance économique dans les années 1970 a conduit à la catastrophe économique du pays, contribuant à l’aggravation de la brèche sociale. Dans ce cas, un changement de la structure nationale (principalement économique) était clairement nécessaire pour amener le pays à sortir de son état de décadence (Gutiérrez S., 2017). [4] Avec ces conditions favorables qui ont précédé la prise du pouvoir par Chávez, la Révolution Bolivarienne se produit et avec elle, la grande réorganisation qui promettait un futur paisible pour le peuple. Il a signifié une restructuration politique à partir de la réforme constitutionnelle, une restructuration économique à partir de la prise de contrôle des compagnies pétrolières du Venezuela et une restructuration culturelle à partir de la modification des symboles patriotiques et de l’opposition des classes sociales.
« [Chávez] avait promis un changement radical de la société vénézuélienne, le démantèlement des partis politiques traditionnels et du système politique dominant, la construction d’une démocratie participative, la défaite des élites de la corruption, la réduction de la pauvreté et des inégalités, la création d’une Assemblée constituante et le dépassement du modèle rentier » (Gutiérrez S., 2017, p. 165). [4]
Ce modèle imaginé par Hugo Chavez était une grande combinaison d’idées politiques, sociales et économiques externes. On voit que les influences principales étaient Marx, Bolivar, Gramsci et Castro.
Échec du modele socialiste au venezuela (en termes politico-economiques ou sociaux)
La révolution bolivarienne a eu lieu en 1999 et a permis à Chavez d’accéder au pouvoir, mais les promesses que Chavez avait faites semblaient s’être effacées. « […] punir le secteur productif par des expropriations, créer un climat d’insécurité juridique totale, augmenter les dépenses publiques à des niveaux insoutenables et adopter des politiques dépourvues de toute logique en termes de prix ou de politique monétaire » (Briceño-Ruiz, 2019, p. 183‑184). [2] L’objectif du dictateur Vénézuélien était de contrôler la société et les pouvoirs de l’État par la construction d’un régime politique hybride. Le plus gros problème de cette réforme politique (car elle se concentrait beaucoup sur le président) était que le système s’effondrerait quand il ne serait plus au pouvoir.
« Bien que le gouvernement Chávez présente certaines caractéristiques du nouveau populisme, la plupart des caractéristiques coïncident avec l’ancien populisme latino-américain (rhétorique anti-impérialiste et nationaliste, actions populistes visant à inclure la population exclue, distributionnisme, forte intervention de l’État dans l’économie, relation directe entre le président – le leader – et le peuple, sape des institutions et ignorance des opposants) » (Gutiérrez S., 2017, p. 165). [4]
Il y avait une mauvaise gestion évidente du facteur économique après la mise en place du Chavisme et surtout après le boom pétrolier du début du siècle. Cette mauvaise gestion économique a eu des répercussions sociales ; non seulement elle a donné lieu à la création d’un réseau de commerce noir de devises et de produits primaires, mais elle a également provoqué une récession économique. En d’autres mots, le déclin de la stabilité économique a entraîné la non-officialisation de l’économie. L’évolution négative de la réforme économique a été une conséquence directe de la mise en œuvre des modèles révolutionnaires chavistes. Avec le temps, la société vénézuélienne a refusé d’accepter cette version du socialisme du XXIème siècle ; les insuffisances de la mise en œuvre du modèle évidement indiquent qu’il est important de considérer plusieurs facteurs pour mettre en place une réforme de cette magnitude.
« Aujourd’hui au Venezuela, les divisions traditionnelles de facto entre les classes ne sont plus prises en considération dans le domaine politique car Chávez et l’opposition ont compris que l’appui du peuple vénézuélien en politique ne dépend pas de son milieu social et économique, mais bien plutôt du milieu avec lequel il s’identifie. La guerre politique vénézuélienne se fonde par conséquent sur le problème de l’appartenance » (Pérez Pirela, 2006). [9]

CONCLUSIONS
Chavez a mis en œuvre un modèle qui se présentait comme ‘la libération du peuple du Venezuela’. Le problème est le suivant : la conscience latino-américaine et plus spécifiquement la conscience vénézuélienne, a rendu presque impossible le bon fonctionnement d’un modèle extérieur d’une si grande ambition. C’est particulièrement vrai car Chavez a prétendu modifier une civilisation entière avec des bases culturelles très profondes et établies (pendant qu’une négligence de ces bases se produisait). La désignation des citoyens riches comme ennemis, la modification des symboles patriotiques, l’appropriation forcée des entreprises privées et la politisation de l’armée – entre d’autres facteurs -, ont démontré le déclin du modèle socialiste vénézuélien comme modèle au service du peuple. Au contraire, il est devenu un modèle qui dévie de la priorité apparemment importante des droits de l’homme et se focalise sur la seule restructuration du Venezuela comme pays. C’est là que réside le problème.
Les concepts de culture et de civilisation sont particulièrement importants pour conclure une question de ce type ; la réponse finale (qui a été mentionnée sporadiquement dans ce texte) se trouve dans le manque d’adaptation complète d’un modèle qui suppose une transition civilisationnelle pour la culture à laquelle il est destiné. En d’autres termes, la Révolution Bolivarienne espérait changer structurellement et fondamentalement la réalité du Venezuela, ce qui résulte être une absolue impossibilité sans considérer les aspects sociaux précédents construits sur une conscience historique fondamentale.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Articles académiques :
[1] Bateson, G., & Feibleman, J. (1947). The Theory of Human Culture. Political Science Quarterly, 62(3), 428‑430. https://doi.org/10.2307/2144299
[2] Briceño-Ruiz, J. (2019). The Crisis in Venezuela: A New Chapter, or the Final Chapter? Latin American Policy, 10(1), 180‑189. https://doi.org/https://doi.org/10.1111/lamp.12165
[3] Dieterich Steffan, H. (1996). El Socialismo del Siglo XXI.
[4] Gutiérrez S., A. (2017). Venezuela’s Economic and Social Development in the Era of Chavism. Latin American Policy, 8(2), 160‑188. https://doi.org/https://doi.org/10.1111/lamp.12127
[5] Kenton, W. (2022). Socialism: History, Theory, & Analysis. In M. Boyle (Éd.), Investopedia. Dotdash Meredith. https://www.investopedia.com/terms/s/socialism.asp
[6] Morán Beltrán, L., Velásquez, L., & Meleán, V. (2005). Gustavo Machado y los orígenes del marxismo en Venezuela. Revista de Filosofía, 23(49), 28‑46. http://ve.scielo.org/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0798-11712005000100002
[7] Mukerjee, R. (2014). A PHILOSOPHICAL VIEW OF CIVILIZATION. Essays on Econometrics and Planning, 177‑182. https://doi.org/10.1016/B978-1-4832-0058-3.50012-1
[8] Ormerod, R. J. (2008). The History and Ideas of Marxism: The Relevance for OR. The Journal of the Operational Research Society, 59(12), 1573‑1590. http://www.jstor.org/stable/20202244
[9] Pérez Pirela, M. A. (2006). Brève histoire de l’ « impasse » vénézuélienne. Les enjeux symboliques. Cités, 28(4), 171‑179. https://doi.org/10.3917/cite.028.0171
Articles journalistiques :
[10] BBC News. (2021). Venezuela crisis: How the political situation escalated. https://www.bbc.com/news/world-latin-america-36319877
[11] Di Martino, D. (2019). How Socialism Destroyed Venezuela. Economics21. https://economics21.org/how-socialism-destroyed-venezuela
[12] Olmo, G. D. (2018, décembre 6). Triunfo de Hugo Chávez en 1998: cómo era la Venezuela en la que triunfó Chávez hace 20 años (y en qué se parece a la actual). BBC News.
Livres :
[13] Dussel, E. (1966). Hipótesis para el estudio de Latinoamérica en la historia universal : (investigación del mundo donde se constituyen y evolucionan las weltanschauungen). http://biblioteca.clacso.edu.ar/clacso/otros/20120408102154/latino.pdf
[14] Marx, K. (1891). Critique of the Gotha Program.
[15] Marx, K., & Engels, F. (1969). Manifesto of the Communist Party. In Source: Marx/Engels Selected Works: Vol. One. Progress Publishers.
[16] Mora, J. F. (1956). DICCIONARIO DE FILOSOFÍA (TOMO I, A – K). https://profesorvargasguillen.files.wordpress.com/2011/10/jose-ferrater-mora-diccionario-de-filosofia-tomo-i.pdf
[17] Morente, M. G., & Spengler, O. (1918). LA DECADENCIA DE OCCIDENTE – BOSQUEJO DE UNA MORFOLOGÍA DE LA HISTORIA UNIVERSAL (Tomo 1). Austral.